« D’où ça peut venir, cette pratique-là ? Je crois que c’est peut-être plutôt africain [qu’indien], je ne sais pas […] après quand j’ai grandi un peu, je connaissais la lutte comme ça, je vais pas dire qui a fondé ça, mais j’ai une idée quand même, mon idée c’est que c’est, comme on vient de dire là, c’est la misère, c’est la misère pour s’épanouir […] Ces deux communautés-là, les noirs et les indiens, ils sont venus pratiquement de la même façon, je ne veux pas dire le mot, ils étaient pratiquement exploités de la même manière, c’était une exploitation pratiquement excessive, c’est pour vous dire que eux ils n’avaient pas les voies et les moyens pour se démerder, pour se défouler, pour faire quoi que ce soit, donc c’est comme ça ils ont pu créer leur truc eux-mêmes. J’ai toujours entendu que les noirs, ils ont cassé la chaîne, ils sont partis, mais il fallait trouver quelque chose pour faire, pour s’épanouir, et à ce moment-là, ils ont monté ce genre de trucs, et là ils faisaient le mayolé, ils faisaient le sové vayan» (Michel Moutoussamy dans Rapport PCI Guadeloupe, p.322, île du Monde 2020)
Michel Moutoussamy