Crédits image de couverture -Les Cuisinières de la Guadeloupe, vues par KCatia Art créole.
« En 1916, cinq femmes, des femmes de maison, l’une d’entre elles perd son mari : à cette époque, il n’y avait ni mutuelle, ni sécu sociale, elles étaient livrées à elles-mêmes. Cette femme n’avait pas suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins financiers des funérailles – car en Guadeloupe. il y a une fête à ce moment-là. […] La raison pour cela est que pour les esclaves, la mort était un exutoire, ils étaient sauvés, ils finissaient de souffrir. Donc c’était important d’accompagner cette personne en chanson, et qu’il ait les plus belles choses, choses qu’il ne pouvait peut-être pas avoir de son vivant. Il faut être bien habillé, il faut à manger, à boire. Il fallait que les visiteurs passent la nuit. Chants, jeux, toute la nuit. C’était une grand fête, il est libre. Nos ancêtres étaient animistes ; nous gardons ce côté. […] Il fallait de l’argent : les 5, 6 femmes se sont réunies, faisons une quête chez tous les gens de maison de la ville. Chacun donne ce qu’il peut. Alors elle a pu faire les funérailles de son ami. Pour pouvoir aider, il fallait faire un petit repas : la soupe et le riz et morue. Mais si nous avons pu collecter l’argent pour une, ne pouvons-nous pas le faire pour d’autres ? Ça a été une tontine [association de personnes cotisant à une caisse commune dont le montant est remis à tour de rôle à chacune d’elles], puis c’est devenu le Cuistot Mutuel – l’une des premières sociétés mutualistes de la Guadeloupe. Cela a continué sous le nom d’association. C’était une mutuelle qui assistait au niveau du décès – lorsqu’il y avait un décès, une certaine somme d’argent était donnée à la veuve / au veuf. » (Théophile dans Rapport PCI Guadeloupe, p.361, île du Monde 2020).
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